Sur Lignes – 2.4/ Texte – incertitude orthographique
(sommaire) (précédent) (suivant)
Nous parlions de l’ambiguïté que le vers nous propose ; approchons-nous. En plus du flottement général du sens que le vers entretient, le mot coup est le lieu d’une incertitude plus précise. Comme coup n’est pas un verbe, le lecteur tend à vouloir le corriger. Deux possibilités :
- torsion : le lecteur interprète coup comme un coud ; le d final aurait été tordu en p ;
- coupure : le lecteur interprète coup comme coupe ; la phrase est incomplète, il manque une lettre (elle aurait été tronquée).
Si on considère le vers seul, indépendamment de sa réalisation plastique, on pourrait avoir tendance à favoriser l’hypothèse de coupure. mètre me coup suit une série de 8 accents, mais ne comporte que 3 accents ; à la lecture, on tend à croire qu’elle devrait plus longue, pour suivre le mouvement rythmique. On a d’autant plus envie de rapprocher la première série de la seconde en raison du couplage prosodique qu’entretiennent musulmans et mètre me… Arrivant à coup, on se retrouve frustré. La série de 3 accents semble trop courte. Quant au point qui suit, il ne nous aide pas vraiment à faire un choix : il peut marquer tout aussi bien la fin de la phrase que la place du e manquant.